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Écrivain et réalisateur, créateur d'expositions et d'événements

Les guérisseurs

Quelque part dans le bocage de l'Ouest de la France, printemps 1999.

     L'hiver pluvieux et maussade nous lâcherait-il enfin ? Guilleret, je traverse la place ensoleillée de mon village pour rejoindre Roger qui sort de la boulangerie, une baguette sous le bras.  Roger est en convalescence d'un grave accident survenu il y a une dizaine de jours dans la fonderie de la commune voisine. Alors qu'il surveillait une coulée de pièces de fonte, une explosion de gaz et de matière en fusion s'est produite dans un cubilot. Laitier et gaz à 1500° ont été projetés par la bouche du cubilot sur la tête, le dos et les bras de Roger. Un collègue se précipite sur le téléphone le plus proche. Dix minutes plus tard, les pompiers sont sur place qui emportent Paul vers l'hôpital du chef-lieu. Entre-temps, son épouse Simone, cadre responsable du service clients de l'entreprise, a été prévenue. Ouvriers et comptables la pressent : il faut faire "conjurer" son mari au plus vite, sinon, passé le choc anesthésiant de la brûlure, Roger souffrira atrocement. Par chance, une dame en stage de formation pour quelques jours dans les bureaux du service achat se manifeste spontanément : elle "passe le feu", elle veut bien essayer de faire quelque chose, sans garantie. Elle possède un "secret", c'est à dire une formule capable de lever des maux (en l'occurrence, la douleur provoquée par les brûlures), une sorte de prière jamais prononcée à voix haute que l'on se transmet de génération en génération, habituellement d'un homme à une femme ou d'une femme à un homme. Gisèle, elle, a reçu le secret de sa mère. Pour opérer à distance, elle a besoin d'un support, une mèche de cheveux ou une photographie du blessé, si possible récente. Après quelques trente ans de mariage, Roger et Simone s'aiment comme au premier jour, et Simone conserve plusieurs photos de son homme dans son sac à main : une chance... Gisèle pose l'image sur le bureau de Simone, se concentre.

     Et dans l'ambulance, progressivement, les douleurs de Roger cessent. 

     Après une demi-heure d'attente (!) au service des "urgences" de l'hôpital, une infirmière daigne enfin s'intéresser au blessé. Il faut dire à sa décharge que le grand brûlé est remarquablement tranquille. Des brûlures au deuxième et troisième degré (respectivement sur le visage et sur les bras) sont constatées par l'interne de garde. Par précaution, on injecte quand même à Roger une dose de morphine. Il est dirigé vers le service des grands brûlés de Nantes où ses plaies seront nettoyées sans anesthésie. Une greffe de peau est pratiquée sur ses blessures au bras. Les jours qui suivront, de retour à l'hôpital du chef-lieu, Roger nettoiera ses lésions à la brosse et au savon de Marseille, sans souffrir le moins du monde. Les parties de son visage qui avaient été brûlées au deuxième degré retrouvent peu à peu leur sensibilité, signe que les terminaisons nerveuses n'ont pas été détruites, ce qui aurait pu expliquer sa précédente insensibilité.

       Mais Roger "n'y croi(t) pas". Pourquoi ? "Parce qu'on ne peut pas l'expliquer. On ne sait pas ce que c'est qui agit." "Mais ça a pourtant marché avec toi ?" "Oui, mais personne ne peut me l'expliquer. J'ai déjà été conjuré par la mère Gautier, une fois que je m'étais renversé du beurre bouillant sur le bras. C'est vrai, l'effet avait été immédiat, mais je préfère ne pas y croire, je suis un technicien, j'ai fait du dessin industriel, j'aime les choses qu'on peut peser, mesurer, démontrer. Ces histoires-là, ça m'angoisse, c'est comme la sorcellerie".

     Dans mon village et dans chacune des communes environnantes, j'ai compté, par clocher, pas moins de deux à trois "passeurs" de maux : dartres, verrues, eczémas, furoncles, feu, zona. Quelques uns, comme mon voisin, le p'tit père Racine, peuvent passer plusieurs maux, aux hommes ou aux animaux. Il "travaille" les maux en les "cernant" avec son index tout en récitant des formules. Il continue ensuite de travailler à distance sur une mèche de cheveux ou une touffe de poils, en particulier les verrues. M. Racine a hérité ses secrets d'un "conjureur" qui les avaient soigneusement notés et celés dans une enveloppe léguée à son épouse après son décès. L'épouse a préféré se débarrasser de l'encombrant héritage et M. Racine s'étant porté volontaire, c'est lui que voisins et connaissances importunent maintenant pour se faire passer le feu ou pour conjurer les entorses de leurs bestiaux. Comme la plupart des conjureurs, le délicieux petit bonhomme refuse de se faire payer : "Je fais ça pour rendre service. Comme d'autres m'ont rendu service quand j'avais encore mon exploitation et que mes bêtes étaient malades. C'est une chose ancienne, ça doit dater du temps du Christ, il ne faut pas en faire de commerce.". Le médecin du village voisin, le docteur Renault, n'hésite pas à lui envoyer les malades atteints de zona : "C'est plus rapide et incomparablement plus efficace. Et puis les gens prennent déjà bien assez de médicaments comme ça". (...) "Comment ça marche ? Mais je n'en ai aucune idée, mon bon monsieur...". A la différence d'autres conjureurs plus jeunes et plus "modernistes", M. Racine ne travaille pas beaucoup par téléphone, il préfère cerner directement. Ca lui permet aussi de voir du monde. M. Racine est un homme de contact, très disert. Il admet volontiers que "faire du bien aux autres, c'est un plaisir". Échange et communication... A noter que plusieurs de mes voisins "jeunes paysans", c'est à dire passés par le bac agricole plus deux ans d'études supérieures (non, le bocage n'est pas une contrée brumeuse et attardée !), tel Albert, font appel aux talents du père Racine lorsque leurs animaux souffrent de déchirures musculaires ou d'entorses. "Les vétos ne peuvent rien y faire. Alors plutôt que d'abattre une bête qui autrement dépérirait, autant faire venir le père Racine. C'est étonnant, on n'y comprend rien, mais ça marche". Et les passeurs de feu ? "Ça marche aussi, ce serait ridicule de ne pas faire appel à eux quand on s'est brûlé". Un avis partagé par la majorité de la population : il faudrait être insensé pour ne pas au moins tenter de se faire conjurer une brûlure. "Si ça ne fait pas de bien, ça ne peut pas faire de mal", comme on dit.

     Quelques passeurs de maux n'ont pas besoin de formule, il suffit qu'ils touchent pour conjurer.  C'est qu'ils sont nés à une date ou dans des circonstances particulières. Entre autres, les natifs du 25 janvier, appelé "jour de la Saint-Venin", passent les effets des morsures de serpent et les infections, ceux nés le 10 août, jour de la saint Laurent (martyrisé par le feu) passent le feu. Ceux et celles qui sont nés sans avoir connu leur père passent les infections, aux hommes et aux animaux : panaris, furoncles, angines phlegmoneuses, "tout ce qui pourrit", comme dit Julienne, née après le décès de son père.

     Le fait est tellement acquis que les "agro-managers" qui, faute de temps et vu la taille gigantesque de leurs exploitations, s'occupent sans doute un peu moins bien de leur cheptel que leurs aînés, n'hésitent pas à appeler Julienne pour qu'elle conjure les panaris que leurs bêtes qui passent l'hiver les pattes dans la boue contractent au printemps. Dans les élevages de vaches laitières, c'est autant de gagné : le lait des animaux traités avec des antibiotiques est refusé par les laiteries. Quinze jours multipliés par 30-40 litres, multipliés par 2, 10 francs environ : le monde paysan compte...

     Et les autres maladies, les dépressions, les incurables, les envoûtements, les échecs de la médecine officielle ?

     Eh bien, il faut passer à l'échelon supérieur, celui des "hommes du don", selon l'expression de Dominique Camus (auteur du remarquable ouvrage "Voyage au pays du magique", Flammarion, 1995), ceux qui ont "la main chaude", selon les paysans du bocage, et que l'Inquisition confondit allègrement avec des suppôts de Satan. Depuis la diffusion des théories de Messmer, ils ne se font plus appeler guérisseurs, mais magnétiseurs. Le physicien Yves Rocard a tenté de comprendre et de mesurer les effets du magnétisme, de cerner "l'agent actif" des cures par imposition des mains et des recherches d'objets par radiesthésie. En pure perte... Il ne nous reste donc plus qu'à nous raconter des histoires et à nous émerveiller (ou nous offusquer, pour les tenants de l'obscurantisme rationaliste), en espérant que les recherches en cours de la physique quantique permettront d'éclairer cette mystérieuse capacité de l'homme, connue au moins depuis l'antiquité égyptienne. Dans l'Ouest de la France, et un peu partout en Europe, les salles d'attente des magnétiseurs ne désemplissent pas. Certains d'entre eux sont de purs et simples charlatans, certes, mais beaucoup moins en campagne qu'à la ville. La fréquentation des cabinets est en effet proportionnelle aux résultats. En campagne, on se parle et on vérifie. Et puis "Chez eux, au moins, on est écouté", disent leurs patients.

     Germaine et Alfred sont deux modestes paysans à la retraite. "On n'est pas riches, mais on ne se plaint pas". Il y a une trentaine d'années, le poulain de leur unique jument était sur le point de mourir en même temps que l'espoir d'une vente et d'un gain qui aurait amélioré le maigre ordinaire de leur ferme de 17 hectares. Le vétérinaire avait renoncé à tenter quoi que ce soit. Comme cela arriva plusieurs fois au cours de sa vie, électrisée par l'énergie du désespoir, Germaine convainc Alfred d'aller consulter M. Celino, un guérisseur d'origine italienne réputé dans toute la région et au-delà. Les routes ne sont pas très bonnes et le cabinet de M. Celino est distant d'une petite centaine de kilomètres, une expédition pour le couple qui n'était sorti du canton que pour un pélerinage à Notre-Dame de Pontmain. Germaine sait comment il faut procéder : couper une touffe de poils du poulain, la faire glisser dans une enveloppe sans y toucher. et amener l'enveloppe à M. Celino. Le temps du voyage, un voisin reste à la ferme pour surveiller les animaux. Germaine et Alfred devront attendre quatre heures avant d'être reçus par le guérisseur. Cinq minutes après avoir été introduite dans son cabinet, Germaine est très impressionnée par M. Celino : il lui rappelle la pneumonie dont elle a souffert à l'âge de huit ans et lui indique l'endroit où ses poumons en gardent la trace. "Et il ne m'avait jamais vue !".  M. Celino est coutumier du fait : il sait toujours (dit-il et disent ses clients) de quoi souffrent ses patients, dès l'instant où ils se présentent devant lui. C'est cette faculté qu'il découvrit adolescent lorsqu'il accompagnait son père maçon chez des clients malades qui l'aiguilla vers son actuel métier. Dès qu'il entrait dans une pièce où séjournait une personne souffrante, il "sentait" quel était son organe malade.

     Mais, ce jour-là, Germaine n'est pas venue pour sa santé, elle ne pense qu'à son petit poulain. M. Garcia pose l'enveloppe tendue par Germaine, en extrait, sans y toucher, la touffe de poils puis se concentre. Debout, les fesses appuyées sur le rebord de son bureau, il ferme les yeux, laisse ses bras ballants osciller légèrement. A l'exception de sa colonne vertébrale, tout son corps est détendu, "une chiffe molle", comme dit M. Celino. Germaine est fascinée par l'impression d'extrême concentration et d'infinie attention qui émane du personnage. M. Celino effectue ensuite une série de passes sur la touffe de poils. Le "travail" dure une dizaine de minutes.

     Le soir, lorsqu'ils rentrent enfin chez eux, Alfred et Germaine retrouvent un voisin fébrile et ravi : "Ah, ben dame, vous allez pas croire ce que je vais vous raconter. Cet après-midi, votre poulain, vers les trois heures, y s' a mis à gueuler qu'on aurait dit qu'il allait crever. Y s'a roulé de partout dans le pré en agitant les pattes et puis, d'un coup, il s'est remis debout et il est allé taquiner la jument. Ca alors, venez le voir, il est comme neuf". Et le petit poulain fut vendu quelques semaines plus tard au marché de Vitré... Cinq ans après, c'est Germaine qui sera guérie de troubles nerveux par M. Celino. Elle manifestera les mêmes symptômes que son poulain : "Ca m'a pris l'après-midi. J'avais cette boule dans la poitrine depuis des mois, qui m'empêchait de dormir. Et le matin, pendant que je faisais mon ouvrage, je pleurais, je pleurais. M. Celino, y m'avait travaillé une fois dans son cabinet, puis y m'avait dit qu'y me travaillerait les jours qui suivraient, à distance. Le mardi, j'ai senti que j'allais mourir, je n'arrivais plus à respirer, j'avais le ventre qui se gonflait, dur comme du bois,  mes bras et mes jambes qui partaient dans tous les sens. D'un seul coup, ça s'est arrêté, je me suis couchée et j'ai dormi jusqu'au lendemain." Et elle laissa tomber pour une petite année son Témesta.

     Lorsque j'ai rencontré M. Celino qui exerce toujours, malgré ses soixante-treize ans ("Si vous saviez ce que ça fait du bien, de faire du bien aux autres"), je lui ai rappelé les circonstances de la guérison du poulain. Qu'il existe une influence magnétique d'un corps sur un autre, passe encore, mais la guérison à distance, avec un animal qui n'est même pas au courant, ça dépasse l'entendement, non ? Malgré ses talents d'acteur, indispensable élément de sa panoplie de "guérit-tout", et à la différence de plusieurs (pas tous !) de ses collègues, M. Celino n'est pas hâbleur. Et il a envie, c'est une urgence commune à tous les magnétiseurs que j'ai rencontrés, de témoigner, de parler. En effet, les guérisseurs sont seuls, abandonnés. Si eux écoutent, tous leurs sens et leurs capacités d'intuition en éveil, leurs clients ne voient d'eux que l'image christique ou (selon  goûts) sorcière du faiseur de miracles. Les circonstances du premier choc successif à la découverte d'un don (visions, prémonitions d'accidents vérifiées, états de transe ou de catalepsie, voyages "astraux", paralysies, maladies...) sont, comme pour leurs confrères sibériens chamans, souvent traumatiques et les ont tous placés, d'une manière ou d'une autre, en marge du cours normal des vies.

     Donc, monsieur Celino parle. Il choisit précautionneusement ses mots : "Pour moi, le temps et la distance n'existent pas. Une fois mise en confiance - d'où l'importance de ce don que j'ai de "deviner" les maladies des autres -, votre amie Germaine était prête à s'ouvrir à moi et ainsi, j'ai pu pénétrer l'enveloppe magnétique qui entoure son corps. Elle était en relation avec son poulain, elle était avec lui, et c'est elle qui a transmis les ondes. Mon action a réveillé les capacités de l'animal et, quelques années plus tard, les capacités de Germaine, de s'auto-guérir. C'est cela, le mécanisme que je mets en branle. Je ne lui ai pas demandé de croire à quoi que ce soit, j'ai simplement tout fait pour la mettre en confiance, pour qu'elle s'ouvre et que quelque chose en elle se mette à bouillir, pour que le processus de guérison commence."

     Plusieurs magnétiseurs me tiendront le même discours, quelquefois plus maladroitement. Fondamentalement, ils ne savent pas ce qu'ils font, mais ils savent comment ils le font. Ils sont avant tout pragmatiques et, par la force des choses, empiristes Ils aimeraient collaborer avec des médecins dans un cadre légal, comme leurs collègues d'Outre-Rhin, mais au pays de Descartes et des lobbies pharmaceutiques, l'oreille des pouvoirs publics est et sera encore pour de longues années, fermée à toute approche curieuse du phénomène.

     L'un d'entre eux -sans doute, avec M. Celino, celui à qui l'on attribue le plus de guérisons inespérées dans notre région-, Paul M., collabore secrètement avec un professeur d'une université de médecine qui a accepté de me parler de ses recherches à la condition expresse que je ne mentionne pas son nom : il n'a "pas envie de fournir la corde avec laquelle (il) sera pendu". De son côté, Paul M. ne recherche pas la publicité : "On a bien assez de clients comme ça, et puis un procès avec l'Ordre des médecins est vite arrivé". Le professeur ne met pas en cause la réalité des guérisons opérées par les magnétiseurs, ni, comme la majorité des habitants de mon village, le soulagement apporté par les passeurs de feu aux grands et petits brûlés, au contraire. Pour tenter de comprendre les guérisons à distance, l'universitaire me conseille de faire quelques études de physique quantique, mais les bases me manquent. Il affirme avoir constaté plusieurs cas de sorties de comas de très longue durée (2 à 3 mois) contemporains à l'action d'un magnétiseur.

     Peu après la première rencontre du professeur et de Paul M. (voulue par le professeur), les deux hommes ont pris l'avion pour l'Indonésie, pour rendre visite aux "collègues" (sic) du magnétiseur : les guérisseurs indonésiens. La découverte de Paul par le professeur était en effet consécutive à une révélation d'un chaman indonésien à l'universitaire qui étudiait les thérapies traditionnelles de sa tribu : "Pourquoi es-tu venu jusqu'ici pour étudier nos méthodes de guérison? Il y a quelqu'un tout près de chez toi qui fait le même travail que moi. Ce n'était pas la peine de faire un si long voyage. La prochaine fois que tu viens, amène-le moi." Suivaient quelques indications permettant d'identifier Paul.

     Depuis ce voyage, Paul part régulièrement en expédition, seul ou en compagnie d'autres magnétiseurs, pour étudier les pratiques de ses "collègues". Sibérie, Pérou, Philippines, Sénégal : il a passé partout, haut la main, les mises à l'épreuve exigées pour pénétrer les secrets de la connaissance et s'est toujours porté volontaire pour assumer le rôle du cobaye dans les expériences proposées. Aujourd'hui, il assume avec humour son identité de "chaman du bocage". Il parle de ses collègues : "On dit qu'ils sont sous-développés. C'est peut-être vrai matériellement, mais pour ce qui concerne notre activité, ils sont bien plus développés que nous. Ils font le même travail, mais avec d'autres méthodes. D'ailleurs, on est différents. Quand je soigne des Noirs, par exemple, ils n'ont pas les mêmes réactions que les gens d'ici, mais ça marche. Moi, j'ai étudié l’acupuncture, mais ça ne marchait pas, c'était mon mental qui dirigeait ma main et, ça, ce n'est pas bon. Nous, on doit travailler avec notre intuition. Ce sont nos visions et nos mains qui nous guident, du plus profond de notre moi de nous-mêmes." 

Version augmentée de l'article paru dans Géo n° 246 en mai 1999

 

 À propos des guérisseurs et des guéris, voir les films :

  La Main chaude  

  La Main d'or  

  Des Gnawa dans le bocage  

 Article et entretien (Le Mouton fiévreux, 2006)

    

 

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